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Nom scientifique : Felis sylvestris
Nom français : Chat forestier (Chat sauvage, Chat sylvestre)
Nom wallon : Tchet d’bwès
Nom néerlandais : Wilde kat
Nom allemand : Wildkatze
Nom anglais : European wildcat
Le chat sauvage, dénommé également chat sylvestre et chat forestier, de son nom scientifique Felis silvestris est un mammifère carnivore et le seul félin sauvage en Belgique (hormis quelques lynx entraperçus dans les années 90 en Hautes Fagnes et un seul récemment dans la vallée de la Semois).
Présent depuis plus de 12000 ans en Europe, sa population a commencé à décliner au moyen âge jusqu’à friser l’extinction au 19° siècle (considéré comme nuisible, maléfique, il a été sur-chassé). Vers le milieu du 20° siècle, son statut s’améliore et depuis les années 70, il se propage depuis
Cette espèce est actuellement intégralement protégée, en vertu de l’annexe IV a de la directive 92/43CEE (Union Européenne) et de l’annexe II de la Convention de Berne).
Bien qu’ayant de nombreuses similitudes avec nos chats domestiques (avec lesquels le croisement est possible), le chat sylvestre est une espèce à part entière qui n’a jamais été domestiquée.
Il pèse entre 3 à 8 Kg, est plus massif et trapu que le chat domestique, son crâne est plus large. Son pelage dense, dans les nuances fauves claires à grises, est très souvent rayé, jamais tacheté. Une ligne noire court le long de son épine dorsale et s’arrête juste avant le début de la queue, queue très épaisse et ornée d’anneaux noirs, se terminant par une pointe noire.
Les chats sauvages atteignent leur maturité sexuelle vers 10 mois. La femelle est gestante pendant 60 à 70 jours et met bas 4 à 5 chatons dont elle s’occupe seule jusqu’à leur autonomie vers 5 mois. Prévoyante et organisée, elle se constitue une réserve de proies avant la mise bas. La période de reproduction se déroule en février et mars, seule période où mâles et femelles se côtoient.
Le chat forestier est un grand timide, solitaire, qui ne s’approche jamais de nos habitations ; on peut le qualifier « d’anthropophobe ». Chassant au crépuscule et dormant une bonne partie de la journée à l’abri, en hauteur ou dans son gîte, il est très difficile à observer. Il faut toujours beaucoup de chance pour le rencontrer et a fortiori pour le photographier.
Son habitat idéal est composé de massifs forestiers (feuillus et mixtes) d’altitude modeste, associés à des prairies naturelles (où il chasse ses proies : exemple dans un coupe-feu).
C’est un pur carnivore, il se nourrit principalement de campagnols, souris, oiseaux mais aussi de poissons, lapins et même de très jeunes ongulés. Contrairement au loup, il ne suit pas ses proies mais chasse en embuscade.
Un chat est territorial avec en moyenne un territoire de 400 à 1000 Ha pour un mâle et 200 Ha pour une femelle. Les mâles sont beaucoup plus nomades que les femelles et leur territoire peut recouvrir celui de plusieurs femelles. Ils marquent leurs territoires en urinant contre les arbres, en griffant et en se frottant aux troncs. La répartition des mâles dépend de celle des femelles qui dépend elle-même fortement de la répartition des proies, Cqfd…
Les chats ont besoin de gîtes pour mettre bas et élever leur portée, pour s’abriter par mauvais temps et pour se reposer : cavités naturelles comme les arbres creux, chablis, anciens terriers de blaireaux et de renards …
Sur le Plateau des Hautes Fagnes, ils sont présents davantage dans les forêts que dans les landes. Il n’est pas possible d’évaluer leur nombre, mais les photos captées fortuitement par les appareils automatiques installés dans d’autres buts laissent penser qu’ils sont actuellement en bonne condition et plus nombreux qu’on pourrait le croire vu leur grande discrétion. Ces documents confirment que la plupart de leurs activités se passent de nuit.
Les dangers qui guettent les chats sauvages sont la fragmentation de leurs territoires (par les routes, les constructions humaines) ; les accidents sur la voie publique, les actes de malveillance (pièges à mâchoires, empoisonnements) ; les destructions des portées lors de travaux forestiers (débardage, coupe) ; les prédateurs pour les chatons (renards, mustélidés, loups, grands rapaces) ; et le plus grand danger à long terme : l’hybridation et la dilution de leur race par croisements avec des chats harets (chats domestiques redevenus sauvages). En Ecosse, on estime que 80 % des chats sauvages sont hybrides. Raison de plus pour faire stériliser nos chats domestiques !
Pour l’anecdote locale, dans les années 80, lors de mon enfance passée à la maison forestière de Hestreux, mon père apercevait environ deux fois par an un chat sylvestre. Il avait notamment repéré une femelle dans les bois alentours et aperçu sa portée sous un chablis.
Nous avions par ailleurs recueilli une petite chatte domestique genre siamoise, abandonnée près de la maison. Un jour, elle a mis bas un seul gros chaton brun rayé avec une grosse queue touffue, qui ne s’est jamais laissé apprivoiser… preuve de l’hybridation possible et facile de ces magnifiques félins.
Isabelle Buisseret
Photographies : Roger Herman
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