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Mulot sylvestre

Photo : Annick Pironet

Une promenade comme une autre…

Un bois, varié, il est vrai, avec des buissons bas, une canopée ouverte, des rayons de soleil qui filtrent. Et puis toi. Un mouvement perçu. Deux yeux brillants, une ombre qui s’efface et réapparaît. Qui a surpris qui ? Je ne sais. Mais tu ne t’es pas caché. Pas tout de suite. Je t’intriguais. C’était réciproque. J’ai voulu, de retour chez moi, en savoir plus sur ta façon de vivre.

Souris, petite souris, tu n’en es pas une. Tu es un mulot. Personne n’a donc peur de toi. Quoique !

Tu n’imagines pas le nombre de sites, sur internet, riches en enseignements sur les meilleures façons de te… détruire !

Classification :

Embranchement

Vertébrés (comme nous, oui).

Classe

Mammifères (oui, oui, nous aussi !)

Ordre

Rongeurs (eh non, pas nous ! Enfin pas toujours)

Famille

Muridés (comme le campagnol, hamster, souris, rat)

Genre

Apodemus.

Noms et chiffres :

Nom scientifique

Apodemus sylvaticus

Nom français

Mulot sylvestre ou mulot gris. D’aucun te nommerait « mulot ordinaire ». Tu ne l’es pas. Attends !

Nom néerlandais

Bosmuis

Nom allemand

Waldmaus

Nom anglais

Longtailed Fieldmouse (ce qui se traduit par longue-queue-champ-souris !)

En principe, tu mesures 9.5 cm plus une queue de 8.7 cm. Ah non, ne viens pas déjà me contredire, s’il te plait ! Je ne fais que donner une moyenne, bien sûr. Cette queue porte de 120 à 170 anneaux -je n’ai pas compté, je me fie aux scientifiques- et tu pèses entre 20 et 30 gr.

Mulot, ne te vexe pas, viens du francique « mull » signifiant « taupe ». Apodemus est sans doute plus à rapprocher du grec « apodemia » ou « action de s’éloigner » que d’apodème, lame chitineuse interne au tégument des arthropodes, donnant insertion aux muscles (cf. Grand Larousse en Cinq Volumes).

Souris, campagnols, mulots… comment les reconnaître ?

Le campagnol a de petits yeux et de petites oreilles ; logique, il mène une vie essentiellement souterraine et de grandes oreilles le gêneraient plus qu’autre chose. La souris a des petits yeux, plus grands cependant que ceux du campagnol, et de grandes oreilles, moins que les tiennes, néanmoins. Et toi, mulot, de grands yeux et de grandes oreilles.

Bien. mulot tu es, mulot on te reconnais. Mais lequel?

Parce que tu as un cousin si proche de toi que cela fait peu de temps que l’homme a fait la différence entre mulot sylvestre et mulot à collier (Apodemus flavicollis) avec lequel tu t’hybrides d’ailleurs. Tu n’avais pas de collier ocre sur la poitrine mais j’admets que ton jeune âge laisse peser un doute.

Ta vie en deux mots :

Sais-tu que ton corps parle pour toi ? Tes yeux, par exemple, grands, noirs, sont des yeux de nocturne. Et vrai, ce n’est, le plus souvent, qu’au crépuscule que l’on peut t’apercevoir. J’ai eu de la chance !

Tes pattes postérieures sont fort développées (contrairement aux autres souris et campagnols) et te servent à bondir ou à grimper. Ainsi, tu es capable d’escalader habilement troncs et branches et il n’est pas rare de te trouver dans un nid d’oiseau abandonné. Mais ta vie est principalement terrestre et ta progression se fait par bonds successifs, queue relevée, ce qui t’a valu le surnom de « sauteuse ».

Tu ne déteste pas la fagne. Loin de là. On pourrait te voir sautiller dans la molinie, avec une agilité que nombre de fagnards t’envieraient. Mais il te faut néanmoins des buissons, des arbustes. Et tu ne peux faire tes galeries dans une tourbe gorgée d’eau. Donc la fagne oui, mais plutôt la lande sèche, parsemée de buissons de saules, avec une nette préférence pour la lisière forestière.

Enfin tes dents, tes grandes incisives, prouvent ta qualité de rongeur. Recouvertes d’un émail dur à l’extérieur mais mou du côté de la langue, elles ont une croissance continue et s’usent en biais, restant ainsi parfaitement tranchantes. Noisettes, faines, glands, rien ne leur résiste. Mais tu ne dédaignes pas non plus les graines de graminées, les jeunes pousses ou bourgeons; menu que tu complètes avec des insectes, des champignons ou des escargots à l’occasion mais tu apprécies aussi le miel ou le couvain des bourdons.

Photo : Annick Pironet

Un rongeur pas ordinaire.

Si, le plus souvent, ta femelle se montre tendre avec toi, elle peut devenir une mégère lorsqu’elle a ses petits, te mordant cruellement, refusant tout net de te laisser regagner le nid.

Celui-ci est dans un terrier creusé dans le sol et utilisé surtout en hiver, soit à la surface, sous une souche, entre les racines d’un arbre. Tu n’hésites pas non plus à occuper un terrier abandonné.

Nus et aveugles, tes petits pèsent 1gr à la naissance et s’accrochent très vite fermement aux mamelles de leur mère, à tel point qu’elle les emporte en cas de fuite, non sans dommages parfois. Ils seront indépendants à 20 jours.

Une de tes étranges habitudes est de recouvrir, lorsque tu es rassasié, tes réserves de nourriture avec des feuilles ou des brindilles.
Autre caractéristique étonnante : lorsque l’on te déplace, tu es capable de retrouver ton terrier, même à une distance de 1 km !

Peu sociable, tu n’apprécies guère la présence de tes congénères, mais il n’est pas rare que tu mettes ton animosité en veilleuse durant l’hiver, formant alors des petits groupes de mulots, serrés les uns contre les autres, pratiquant ainsi une thermorégulation sociale pour lutter contre le froid.

Un mulot, deux mulots, dix, vingt, cinquante mulots !

Dès l’âge de deux mois tu es capable de te reproduire. Et tu ne t’en prives pas. Surtout si la nourriture est abondante, vous permettant d’avoir, toi et ta femelle, trois portées de huit petits chacune. Sachant que ceux issus de la portée printanière seront aptes à se reproduire en été, cela fait 2 + 8, au printemps, + 5*8, en été et en automne et donc 2+8+40+40=90 mulots… Ceci pour la théorie, car dans la pratique, ton espérance de vie est bien faible et il est rare de te voir atteindre la vieillesse, à l’âge respectable de vingt mois, car tu as de nombreux prédateurs : rapaces nocturnes surtout mais aussi renard, fouine, martre ou belette et ta faculté à leur abandonner, involontairement mais sans dommages non plus -autre que pour ta dignité s’entend- un bout de ta queue ne te sauve que rarement.

Ces prédateurs, les rapaces nocturnes, dépendent tellement de toi que leur population va suivre le même schéma que celle de ta race, avec un an d’écart ! Peu de mulots en 2003 signifiera peu de chouettes ou hiboux en 2004 !

Une de tes étranges habitudes est de recouvrir, lorsque tu es rassasié, tes réserves de nourriture avec des feuilles ou des brindilles.
Autre caractéristique étonnante : lorsque l’on te déplace, tu es capable de retrouver ton terrier, même à une distance de 1 km !

Peu sociable, tu n’apprécies guère la présence de tes congénères, mais il n’est pas rare que tu mettes ton animosité en veilleuse durant l’hiver, formant alors des petits groupes de mulots, serrés les uns contre les autres, pratiquant ainsi une thermorégulation sociale pour lutter contre le froid.

Un mulot, deux mulots, dix, vingt, cinquante mulots !

Dès l’âge de deux mois tu es capable de te reproduire. Et tu ne t’en prives pas. Surtout si la nourriture est abondante, vous permettant d’avoir, toi et ta femelle, trois portées de huit petits chacune. Sachant que ceux issus de la portée printanière seront aptes à se reproduire en été, cela fait 2 + 8, au printemps, + 5*8, en été et en automne et donc 2+8+40+40=90 mulots… Ceci pour la théorie, car dans la pratique, ton espérance de vie est bien faible et il est rare de te voir atteindre la vieillesse, à l’âge respectable de vingt mois, car tu as de nombreux prédateurs : rapaces nocturnes surtout mais aussi renard, fouine, martre ou belette et ta faculté à leur abandonner, involontairement mais sans dommages non plus -autre que pour ta dignité s’entend- un bout de ta queue ne te sauve que rarement.

Ces prédateurs, les rapaces nocturnes, dépendent tellement de toi que leur population va suivre le même schéma que celle de ta race, avec un an d’écart ! Peu de mulots en 2003 signifiera peu de chouettes ou hiboux en 2004 !

Texte et photos: Annick Pironet

Bibliographie :
R. Collard et V. Bronowski : « Guide du Plateau des Hautes Fagnes » - Les Amis de la fagne 1993
P. Bang et P. Dahlström : « Guide des traces d’animaux » - Delachaux et Nièstlé - 1996
D. Macdonald et P. Barrett : « Guide complet des mammifères de France et d’Europe » - Delachaux et Nièstlé - 1995
R. Hainard : « Mammifères sauvages d’Europe » - Delachaux et Nièstlé - 2001
Site internet consulté : http://mrw.wallonie.be/dgrne/s... - juillet 2003

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