Genévrier commun

CARTE D'IDENTITE

Nom scientifique: Juniperus communis L.
Nom français usuel: Genévrier commun.
Nom néerlandais: Jeneverbes ("baie à genièvre").
Nom allemand: Wacholder.
Noms wallons: Pèkèt, Gneûve.

Le Genévrier commun est un conifère de la famille des Cupressacées.

La famille des Cupressacées compte une centaine d'espèces réparties dans les régions tempérées des deux hémisphères et dans les montagnes des régions tropicales. C'est à cette famille qu'appartiennent les Cyprès, mais la plupart des "cyprès" de nos forêts sont des Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) (A. MURRAY) PARL.) ou des Thuyas géants (Thuja plicata D. DON ex LAMBERT), importés d'Amérique du Nord, et non de véritabies Cyprès du genre Cupressus L.

ETYMOLOGIE.
Juniperus était déjà le nom latin du genre.

SIGNES PARTICULIERS.
Le Genévrier commun est un arbre ou arbuste au feuillage persistant, qui peut mesurer de 50 centimètres à 5 (voire 10) mètres de haut, au port pyramidal caractéristique dû au fait que les rameaux courts restent longtemps actifs sur toute la hauteur du tronc.
L'écorce est gris brun, mince et fibreuse, d'abord lisse, puis écailleuse et divisée en lanières.
Les feuilles sont des aiguilles très piquantes, de 8 à 15 mm de long sur 1 mm de large, groupées par trois. Froissées, elles dégagent une forte odeur aromatique.
Les fleurs, unisexuées, sont de discrets petits chatons jaune verdâtre. Le Genévrier commun est une plante dioïque: les fleurs mâles et femelles sont portées par des arbres différents.
Le cône femelle devient un fruit charnu et bleu foncé à maturite, improprement appelé "baie" de genévrier (une baie résulte de la transformation de l'ovaire des Angiospermes; ici, ce sont les écailles entourant l'ovule qui deviennent charnues.

VIE DU GENEVRIER.
Le Genévrier commun peut vivre jusqu'à cent ans, mais sa croissance est tres lente.
Il fleurit, très discrètement, de mai à juin, et les "baies" se forment l'année suivante, mais il faut attendre l'automne de la deuxième ou de la troisième année pour que les fruits arrivent à maturité.
Les "baies" sont ingérées par diverses espèces d'oiseaux (grives, tétras lyres notamment) et rejetées, intactes, dans les déjections.

LE GENEVRIER DANS LA NATURE.
Le Genévrier commun atteint des altitudes voisines de 2.500 mètres et plus. Il existe partout en Europe (au sud, dans les montagnes uniquement), mais aussi en Asie septentrionale et au Japon, en Amérique du Nord et dans les montagnes d'Afrique du Nord. C'est, en fait, le conifère géographiquement le plus répandu dans le monde.
Cet arbre sobre et peu difficile n'aime ni le couvert ni les sols humides.
En Belgique, on le rencontre, de moins en moins, dans les landes, pelouses et friches pâturées de façon extensive, aussi bien dans les sables secs de Basse Belgique que dans les landes de Haute Ardenne.
Il est rare en Ardenne (landes), en Gaume, dans le district mosan (pelouses calcaires de Famenne) et en Campine orientale (sols sableux). Ailleurs, il est très rare ou absent.

L'HOMME ET LE GENEVRIER.
Les "baies" de genévrier sont utilisées comme condiment, notamment pour la choucroute, les grives ou les harengs et, en distillerie, pour la fabrication du genièvre ou "pèkèt". Une touffe de genévrier fixée au linteau de la porte désignait d'ailleurs jadis aux passants les débits de boisson du pays de Malmedy.
Aux dires des fabricants de jambon d'Ardenne, les jambons fumés avec le bois du Genévrier auraient un fumet tout particulier. Cette pratique était surtout courante dans le pays de Bastogne.
Le bois du Genévrier commun est très dur, compact et imputrescibie, mais il n'est que très rarement employé, à cause de sa taille réduite.
La plante a des vertus médicinales. Elle exerce une activité diurétique et stimule les sécrétions stomacales et intestinales. Les "baies" sont plus actives que le bois ou les rameaux feuillus.