Flore

Andromède

CARTE D'IDENTITE

Photo : A. Pironet

Nom scientifique : Andromeda polifolia L.
Nom français usuel : Andromède. (Andromédie en Suisse).
Nom néerlandais : Lavendelheide ("bruyère lavande").
Nom allemand -. Rosmarinheide ("bruyère romarin").

L'Andromède est une plante à fleurs de la famille des Ericacées (cf. Hautes Fagnes, 1993 - no 1, pp. 14 a 17).

Cette espèce est le seul représentant en Belgique du genre Andromeda.

L'Andromède est caractéristique des tourbières hautes actives.  

UNE MARRAINE MYTHIQUE

Le nom français de l'espèce, tout comme le nom scientifique du genre, rappellent le souvenir d'Andromède, figure mythologique à la beauté de laquelle le botaniste Linné pensa quand il nomma la plante au XVIIIe siècle.

Les vieux Grecs racontaient que la reine d'Ethiopie, Cassiopée, avait prétendu que sa fille Andromède surpassait en beauté les Néréides, des divinités marines. En punition de ce blasphème, la région fut ravagée par un monstre. La jeune fille devait lui être livrée, mais elle fut sauvée par le héros Persée. Après sa mort, elle devint une constellation de l'hémisphère nord.

Polifolia signifie "à feuilles de Polium", car Teucrium polium était le nom du genre chez les botanistes du XVIIIe siècle.

SIGNES PARTICULIERS

L'Andromède est un petit sousarbrisseau (de 10 à 40 cm), vert toute l'année.
Les tiges minces et ligneuses, brun foncé (ou rougeâtre), sont rampantes, ou, plus exactement, couchées à la base, puis redressées.
Les feuilles sont simples. Leur limbe est entier, coriace, de forme ovale-allongée et étroite (de 1 à 4 cm de longueur, de 2 à 5 mm de largeur), avec les bords enroulés vers le bas. La face supérieure est verte et luisante. La face inférieure, à nervure médiane très saillante, est blanchâtre.
Les fleurs sont groupées par deux à cinq à l'extrémité des tiges. Doucement inclinées vers le sol, elles sont portées par de longs pédoncules qui rayonnent à partir d'un même point. Chaque fleur renferme les deux sexes, au sein d'une corolle rose pâle aux pétales soudés, à cinq divisions (parfois quatre), en forme de petit grelot (jusqu'à 8 mm de diamètre). Dix étamines (parfois huit) entourent le pistil, dont l'ovaire repose sur l'axe de la fleur.
Le fruit, brun noirâtre, est une capsule, c'est-à-dire un fruit sec qui s'ouvre à maturité, ici par cinq valves, libérant les graines brillantes que contiennent ses cinq loges.

VIE DE L'ANDROMEDE

L'Andromède est une plante vivace, qui survit à l'hiver grâce aux bourgeons que portent ses tiges lignifiées et plus ou moins dressées.
C'est en mai-juin que les fleurs s'épanouissent sur les rameaux de l'année précédente (avec, parfois, une seconde floraison en septembre-octobre sur les jeunes rameaux de l'année). Elles sont fécondées par des insectes (abeilles, bourdons) qui, en les butinant, transportent le pollen des étamines d'une fleur au pistil d'une autre. Au cas où aucun de ces insectes pollinisateurs ne la visiterait, l'Andromède possède un dispositif qui permet l'autopollinisation: à des petits poils situés à l'intérieur de la corolle vient adhérer le pollen mûr, avec lequel le pistil entre en contact au cours de sa croissance.
Les graines sont éparpillées par le vent et germent en automne.
Les feuilles demeurent sur la plante pendant tout l'hiver et continuent l'élaboration de matières nutritives par photosynthèse (sauf si le froid est trop rigoureux). Cela permet à la plante d'accumuler des réserves qui seront bien utiles lors de l'éclosion des bourgeons printaniers.

L'ANDROMEDE DANS LA NATURE

L'Andromède pousse jusqu'à 2000 mètres d'altitude. I1 lui faut un sol mouillé et acide. C'est une plante typique des tourbières actives: elle croit sur les coussins de sphaignes de la tourbière haute et de la lande tourbeuse sans arbres.
C'est dans la partie septentrionale froide ou montagnarde de l'hémisphère nord que vit l'Andromède.
En Belgique, elle est rare en Haute Ardenne et très rare dans le reste de l’Ardenne et en Campine.

L’HOMME ET L’ANDROMEDE

Attention ! L’Andromède est une plante toxique. Les fleurs et les feuilles contiennent de l’andromédotoxine, substance qui est source de troubles digestifs, nerveux et respiratoires. Même le pollen est vénéneux: depuis l’Antiquité, on a recensé des cas d’empoisonnement dus à l’ingestion de miel d’Andromède.
La plante a toutefois été utilisée en tisane par des "Indiens" d’Amérique du Nord. La décoction des fruits est enivrante et les feuilles ont des vertus narcotiques à forte toxicité.
En Russie, on a tiré des rameaux de l’Andromède une teinture noire brillante qui, dans les fabriques de soie, remplaçait la noix de galle (excroissance produite sur la feuille de chêne par la piqûre d’un insecte parasite).

Texte: Bernard Rauw

(Extrait de "Hautes Fagnes" n°210 - 1993-2)

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