Par une belle matinée ensoleillée et sous une brise agréable, une vingtaine de marcheurs se sont donné rendez-vous à la Baraque Michel. A la queue leu leu sur les caillebotis et les étroites pistes fagnardes, nous avons suivi nos deux guides expérimentés et peu avares d’informations et d’explications multiples sur ces paysages naturels uniques en Belgique ainsi que sur leurs faune, flore, petites et grandes histoires.

Après un premier arrêt devant la Croix du Prieur et une des bornes Belgique-Prusse (restaurée en son temps par les Amis de la Fagne), nous avons aperçu « les Wez » sur notre droite ,« Brochepierre » sur notre gauche, et trois buses variables cerclant très haut dans le ciel azur, refait un arrêt explicatif aux « 3 bornes » et poursuivi vers le célèbre « Noir Flohay ». Un très peu farouche faucon crécerelle y surveillait l’arrivée de notre petite troupe, perché sur un des fantomatiques troncs morts et tordus de l’ancienne pinède (plantée en 1852). Notre présence ne le perturbant visiblement pas du tout, il nous a même offert l’élégant spectacle de son vol « du Saint Esprit ». Les jeunes pins sylvestres, issus des graines de leurs aïeuls (qui ont tous péris lors du dernier gros incendie de 2011) sont nombreux et vigoureux. Quel exemple de résilience !

Nous avons poursuivi notre route, descendant vers le « Geitzbusch », nous faufilant dans la jungle des fougères aigles, au pied des chênes. Plus loin, des tapis d’airelles rouge vif bordent les caillebotis ainsi que des massifs de callunes mauves et, plus discrètes, quelques bruyères quaternées et narthécies des marais. Halte déjeuner-sieste sous l’ombrage des chênes et bouleaux du bois du «Bongard», et nous sommes repartis, avons fait le tour de ce bois, sommes passés au-dessus du naissant ruisseau du « petit Boneur », et descendus vers la « Helle » : cette illustre rivière fagnarde, aux eaux couleur rouille, frontière historique entre bien des territoires.

Ne restait plus qu’à en remonter la rive gauche jusqu’à sa source par un très joli sentier pittoresque un rien sportif car traversé de nombreuses racines. Dernière petite pause au pont « Marie-Anne Libert », dernier aperçu au loin du « Noir Flohay » par-delà la mer verte et rousse des molinies et nous avons rejoint la Baraque, les yeux et l’esprit remplis de toutes les beautés de ce Haut Plateau.

I. Buisseret

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Photos : I. Buisseret - S. Devresse - R. Herman - J. Lawarrée