Je suis toujours émerveillée de les retrouver, depuis plus de 40 ans, toujours sur le même chemin, en bord des sapinières, bien exposées au soleil, quelque part dans le « Bleihaeg » : les fourmilières « en

dôme » des fourmis rousses des bois.

Les fourmis rousses de nos bois construisent ces grandes fourmilières, de parfois 40 cm à plusieurs mètres de haut, sur de vieilles souches ou sur des troncs couchés ; avec des débris végétaux et de la

résine permettant d’éliminer bactéries et parasites. Contrairement aux autres espèces de fourmi, la reine ne peut pas former seule une colonie, elle s’entoure donc d’une équipe d’autres reines, et les

fourmilières proches communiquent entre elles. Les fourmis se nourrissent de vers, escargots,coléoptères, sauterelles … et sont des indicateurs d’une forêt saine car elles préviennent des insectes

ravageurs. Ce sont aussi des éleveuses assidues : les fourmis ouvrières-bergères placent leur « bétail », les pucerons « en pâture » dans les arbres alentours en été pour les « traire » de leur

précieux miellat. La fourmilière est entretenue assidument d’environ avril à octobre. Dès les premiersfroids, les fourmis se retirent dans sa profondeur pour hiverner emmenant au chaud avec elles leurs

pucerons. Leur visibilité en bordure des routes les rend vulnérables car parfois à la merci de pillageou de destructions malveillantes, c’est pourquoi la fourmi rousse des bois est maintenant assidûment

protégée en Belgique. Saviez vous qu’une fourmi rousse est capable de déplacer jusqu’à 400 fois son poids ? qu’elles contrôlent en bons ingénieurs précisément la température de leur « château » en

adaptant sans cesse la taille des entrées ? qu’elles n’ont pas de dars pour piquer mais envoie de l’acide formique aux envahisseurs ? (et cela fait mal , expérience personnelle lors de la photo de

près..).

Isabelle BUISSERET